L’économie sociale et solidaire (ESS) représente-elle un modèle d’avenir ?

Avant de vous expliquer si l’ESS représente un modèle d’avenir, voici une définition du labo de l’ESS : “le terme de l’économie sociale et solidaire regroupe un ensemble de structures qui reposent sur des valeurs et des principes communs tels que l’utilité sociale, la coopération, l’ancrage local adapté aux nécéssités de chaque territoire et de ses habitants. Leurs activités ne visent pas l’enrichissement personnel mais le partage et la solidarité pour une économie respectueuse de l’homme et de son environnement.”

 

Ce modèle d’entreprise, fondé principalement sur des principes de coopération, de solidarité et de développement durable est de plus en plus perçue comme l’alternative incontournable pour répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux actuels.

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Nicolas Du Souich

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Sommaire

Le modèle de l’économie sociale et solidaire ? (ESS)

Que représente l’ESS en France ?

L’ESS est née dans les années 1970 pour répondre aux nouveaux besoins des populations, elle ne cesse de croître et représente aujourd’hui 10% du PIB et près de 14% des emplois privés en France. Au total, le secteur compte environ 200 000 entreprises et structures et 2,38 millions de salariés.*

 

*d’après https://www.economie.gouv.fr/economie-sociale-et-solidaire-ess

Les principes fondamentaux de l’ESS

  • Une finalité sociale ou environnementale : les entreprises de l’ESS visent à créer de la valeur pour la société plutôt que pour les actionnaires.
  • Une gouvernance démocratique : chaque membre, quel que soit son statut dispose d’une voix dans la prise de décision, contrairement aux modèles classiques où le pouvoir est souvent concentré entre les mains des plus gros actionnaires.
  • Une répartition équitable des excédents : les profits sont réinvestis dans le projet ou redistribués de manière équitable entre les membres, en évitant la concentration des richesses.

Quels sont les principaux acteurs de l’ESS ?

l’ESS regroupe un ensemble d’organisations dont les acteurs statutaires :

  • Les coopératives d’entrepreneurs, d’usagers ou de salariés.
  • Les associations régies par la loi de 1901 qui peuvent employer des salariés mais sont à but non lucratif.
  • Les fondations grâce auxquelles une ou plusieurs personnes décident l’affectation de biens, droits ou ressources à la réalisation d’une œuvre d’intérêt général et à but non lucratif.
  • Les mutuelles qui organisent la solidarité professionnelle ou territoriale entre leurs membres. 

Mais également les entreprises solidaires qui poursuivent une finalité sociale à travers leur activité marchande et concurrentielle 

 

  • Les entreprises adaptées et les ESAT qui ont pour mission d’intégrer durablement les travailleurs handicapés dans l’emploi.
  • Les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) qui existent sous différentes formes : entreprises d’insertion, associations intermédiaires, chantiers d’insertion…



Pourquoi ce modèle inspire-t-il de plus en plus d’entreprises ?

Une réponse aux attentes des personnes

Indépendamment de la place économique que prennent les entreprises de l’ESS, une large part de la société se retrouve dans leurs valeurs et leur engagement. De plus en plus, les consommateurs, les salariés, les citoyens exigent de la transparence, de l’éthique et un apport réel des entreprises sur les enjeux environnementaux et sociaux. 

Une étude du Labo de l’ESS de 2023 observait chez un nombre croissant d’individus, en particulier parmi les nouvelles générations,  le souhait de s’orienter (ou se réorienter) vers des emplois jugés plus vertueux ou encore le refus de travailler pour des entreprises qui contribuent par leurs activités au changement climatique. Si elles sont peut être plus médiatiques que nombreuses, ces prises de positions interrogent fortement les entreprises sur leur raison d’être.

Dans ce contexte, intégrer des pratiques issues de l’ESS, concilier performance économique et impact, devient un atout concurrentiel ainsi qu’un facteur de différenciation sur le marché.

L'amélioration de la résilience des entreprises

Dans un rapport de décembre 2023, ESS France a montré que les entreprises de l’ESS ont globalement moins de sinistralité que la population de l’ensemble des entreprises. Ils l’expliquent par une plus grande diversité de leurs ressources, par leur plus faible endettement, par leur gouvernance plus participative, etc… 

Ils observent que la courbe de l’emploi dans l’ESS est aussi moins corrélée aux aléas conjoncturels (avec moins de pertes mais aussi moins de créations d’emplois) que celle de l’ensemble du secteur privé, traduisant une certaine résilience de l’ESS. 

Du fait des mécanismes de partage de la valeur propre à l’ESS, les formes qui s’intègrent dans son périmètre présentent volontairement une rentabilité financière et économique plus modestes que dans l’économie conventionnelle. Cela a pour effet positif de dégager de la capacité d’autofinancement, c’est-à-dire des marges de manœuvre pour se développer et donc investir. 

Une chance pour le futur

Année après année, le secteur économique traditionnel montre son incapacité à appréhender la nécessité, pourtant de plus en plus évidente, d’évoluer vers un modèle de société compatible avec les limites planétaires. Pour faire face à des enjeux sociaux et environnementaux trop importants pour être traités à la seule échelle individuelle, il est essentiel que l’engagement des entreprises puisse plus que jamais se conjuguer avec l’engagement des femmes et des hommes qui les composent. Pensée comme une réponse à cette ambition, l’’ESS invente, construit, développe la coopération sur les territoires et démontre au quotidien son utilité sociale et sa capacité à être moteur de la transition écologique.

CONCLUSION

L’économie sociale et solidaire offre un modèle alternatif au capitalisme traditionnel, un modèle qui place l’humain et l’environnement au cœur des préoccupations. Face aux enjeux actuels, nous jugeons nécessaire que ce modèle devienne une source d’inspiration pour toutes les entreprises.



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